Budget wallon : le flou est une fois de plus de rigueur
Le Gouvernement s’est trouvé confronté à un exercice couplant une baisse des recettes (-41 millions) et une forte croissance des dépenses (+611 millions).
A la lecture des tableaux communiqués en conférence de presse, le flou est une fois de plus de rigueur en ce qui concerne les « recettes » utilisées par le Gouvernement pour maintenir son cap budgétaire.
Les explications avancées pour couvrir l’écart important entre l’évolution des recettes et dépenses, utilisent majoritairement un « produit d’emprunts » pour plus de 600 millions d’euros.
Or, ces produits, s’ils peuvent couvrir un déficit de trésorerie, ne peuvent en aucun cas être assimilés à une augmentation de recettes au sens SEC (comme un citoyen ne pourrait décemment ajouter à son revenu mensuel le résultat d’un crédit à la consommation pour justifier d’une augmentation de ses revenus).
Flou toujours, puisqu'aucune ventilation des dépenses additionnelles n'est effectuée: seuls 56 millions sur les 611 sont détaillés. Aucune mention non plus des 5 millions annoncés par Pierre-Yves Jeholet pour financer les accords du non-marchand et atteindre les 10 millions promis.
Comme lors du budget initial, la majorité fait preuve d’un certain amateurisme et d'un manque de transparence dans sa gestion budgétaire.
Pour le chef de groupe, Pierre-Yves Dermagne "L’ajustement fait craindre une augmentation importante de la dette de la Wallonie en 2018 (passée sous silence lors de la conférence de presse). Après l’avoir fortement critiqué, l’actuel Ministre du budget semble utiliser les mêmes pratiques que celles du Ministre André Antoine, en charge du budget entre 2009 et 2014".