Budget 2024 et bilan de la législature, l'intervention de Laurent Devin
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Chers Collègues
- Que le temps passe vite… nous voici déjà arrivés au dernier budget de cette législature. Loin d’être un long fleuve tranquille, cette dernière s’est révélée être semée d’embuches.
- En effet, qui aurait pu imaginer, le soir du 26 mai 2019, que moins d’un an plus tard, les portes des écoles resteraient closes, que les restaurants seraient fermés, que les rassemblements seraient interdits, et que toute notre société serait mise sous cloche à cause d’un virus, et ce durant plusieurs mois ?
- Qui aurait imaginé, le soir du 26 mai 2019, que notre Région allait connaître une des plus grandes catastrophes naturelles de son histoire en juillet 2021, et ce alors que notre Région commençait à sortir de la COVID ?
- Enfin, qui aurait imaginé, le soir du 26 mai 2019, que début 2022, l’Europe serait confrontée un des plus graves conflits armés de son histoire avec l’agression de la Russie sur son voisin ukrainien ?
- Ces éléments factuels, personne ne peut nier leur impact sur ces quatre dernières années, même si d’aucuns n’intègrent cet élément dans leur analyse, voire aimeraient les oublier :
· Impact du Covid pour notre Région : plus de trois milliards ;
· Impact des inondations de juillet 2021 pour notre Région : un peu moins de cinq milliards ;
· Impact de la guerre en Ukraine : environ 600 millions liés à l’accueil des Ukrainiens d’une part et à la crise de l’énergie d’autre part.
- Loin d’être passif face à ces différentes crises, le Gouvernement s’est retroussé les manches, et a réagi au mieux de ses capacités afin de soulager au maximum nos citoyens, nos associations et nos entreprises. Grâce aux différentes aides, notre Région a été une de celles qui ont le mieux résisté à la crise de la Covid, ne laissant personne sur le bord du chemin. Il en a été de même au moment des
inondations. Il me semblait important de recontextualiser cette législature.
- Au-delà de ces crises auxquelles la majorité a répondu, notre Gouvernement, et plus particulièrement les ministres socialistes, a également agi et obtenu des avancées non-négligeables dans des domaines qui nous tiennent à coeur.
- Tout d’abord, le plan de relance, Monsieur le Ministre-Président. Avec un budget de plus de 7 milliards € entre 2020 et 2024, 42 projets prioritaires ont été choisis au regard de leur potentiel en termes de création d'emplois de qualité, de valeur ajoutée et d'impact favorable sur l'environnement et le climat, en concertation avec les partenaires sociaux.
Ces projets ont bien démarré, et certains sont déjà finalisés
- Autre acquis fondamental, Madame la Ministre de l’Emploi et de la Formation, la réforme des APE.
Sous votre impulsion, le Gouvernement a pu pérenniser 65.000 emplois répondant à des besoins sociétaux prioritaires, et ce en totale concertation avec les secteurs concernés.
Nous parlons ici d’emplois à haute valeur sociale ajoutée dans les crèches, dans les écoles, pour l’aide aux personnes âgées, pour les services de soins à domicile, dans les communes, dans le secteur culturel, sportif ou environnemental.
Cette réforme a permis de préserver ces services d’utilité publique tout en donnant de nouvelles perspectives aux personnes qui s’engagent quotidiennement pour la collectivité́. A la lumière des crises successives, plus que jamais, les services publics doivent être protégés et renforcés.
- Parlons également de la réforme des titres-services. Revalorisation des travailleurs et protection des utilisateurs ont été les maîtres-mots et les enjeux de cet important travail. Cela passe par une amélioration des conditions de travail en matière de santé, d’accès aux formations ou de sécurité sur le lieu de travail. Cela passe aussi, indubitablement, par une revalorisation salariale.
- La crise sanitaire a mis en avant le travail remarquable du secteur non-marchand et son rôle essentiel pour la survie de la société. Sous votre impulsion, Madame la Ministre Morreale, le Gouvernement a débloqué une enveloppe historique de 260 millions d’euros indexés qui seront récurrents à partir de cette année ! Cette enveloppe permettra d’augmenter les salaires des travailleurs et des travailleuses du non-marchand et d’engager du personnel complémentaire dans les secteurs socio-sanitaires. Ils permettront également de financer les aménagements de fin de carrière pour un certain nombre de travailleurs.
- Monsieur le Ministre Collignon, le logement a lui aussi représenté un défi sociétal majeur et une priorité tout au long de cette législature. Un seul chiffre : près de 2 milliards d’euros ont ainsi été affectés à la politique du logement lors de cette mandature ! Il s’agit du montant le plus élevé consacré au logement depuis la création de la Région wallonne ! Il est important de le souligner et de le répéter…. Ce budget 2024 s’inscrit dans cette lignée.
Nous connaissons la réalité de terrain et les difficultés rencontrées par les citoyens. Comme « mandataire politique », nous œuvrons tous les jours pour répondre à leurs attentes. Il y a encore du pain sur la planche, nous en sommes conscients, et nous allons poursuivre le travail entamé …
La lutte contre la précarité estudiantine a été un axe important de votre politique, Monsieur le Ministre. Nous citerons ainsi le programme de création de logements publics pour les étudiants : ce programme, initié en 2023, visait la création de minimum 500 logements étudiants. Les dix-huit propositions d’opérations comptabilisent 777 logements devraient toutes être financées ! Nous pouvons nous en réjouir ! Il s’agit d’une première en Wallonie !
Parmi les priorités de ce Gouvernement au cours de la législature, soulignons également les moyens injectés dans la lutte contre le sans-abrisme ! 34,15 millions sont ainsi débloqués pour financer des initiatives visant à assurer l’accueil et la prise en charge de personnes sans logement et en grande difficultés.
- Au niveau des Pouvoirs locaux. Et, permettez-moi, ici, de souligner l’importance majeure de tous nos élus locaux qui ont été en première ligne lors des difficultés rencontrés sur notre territoire. Ensuite, j’aimerais rappeler que vous vous êtes tenu, M. le Ministre, aux côtés de nos communes tout au long de cette législature.
La reprise d’une part du financement des zones de secours est aujourd’hui une réalité, au bénéfice des communes.
Par rapport au budget initial 2020, le fonds des communes a augmenté de 25 pc pour atteindre près de 1,6 milliard en 2024.
Les grandes villes bénéficient pour la première fois depuis que la compétence est régionalisée d’une véritable politique intégrée dotée de 250 millions d’euros.
Les opérations de rénovation urbaines sont simplifiées et devraient dès lors se multiplier et s’accélérer.
L’opération Cœur de village a permis aux communes plus rurales de mener à bien différents projets liés à leur spécificité.
Le plan Oxygène permet également aux communes qui le souhaitent de bénéficier d’un coup de pouce temporaire, en attendant des réformes plus structurelles indispensables.
Notons enfin le soutien aux CPAS, soutien réaffirmé à travers ce budget avec 20 millions dégagés pour pérenniser l’emploi de 200 ETP engagés en période COVID.
- Enfin, pour les socialistes, les indépendants, les PME, sont au cœur de l’économie wallonne. Et nous nous tenons à leurs côtés. Dans les communes, les acteurs socialistes se démènent au quotidien afin d’accueillir de nouveaux indépendants et de nouvelles PME. Ils se battent aussi pour soutenir celles et ceux qui s’y trouvent. Le gouvernement a agi au mieux pour soutenir les entreprises lors des différentes crises. Les réponses devaient être rapides, massives et claires. Et elles l’ont été !
La réforme des aides aux entreprises est, pour nous, un des grands chantiers que le Gouvernement doit encore finaliser en cette fin de législature. La clarification des dispositifs sera un enjeu essentiel pour aider nos entreprises !
- Bien sûr, il reste des chantiers importants pour cette législature. A côté du Gouvernement, le Groupe socialiste entend les mener à bien: poursuivre le plan de relance ; améliorer la formation des jeunes ; augmenter le taux d’emploi en Wallonie ; résoudre structurellement la problématique des pensions des agents des pouvoirs locaux ; favoriser la transition énergétique en accompagnant, et pas seulement en contraignant ; augmenter nos efforts afin de faciliter l’accès à un logement décent ; réformer notre fiscalité immobilière en profondeur, comme l’a montré le travail important initié par notre regretté Paul Furlan.
- Vous l’aurez compris, l’heure n’est pas au triomphalisme, mais à la responsabilité quotidienne face aux enjeux que nous fixent les wallonnes et les wallons.
- Je tiens enfin à remercier l’ensembles des collègues socialistes et le Gouvernement pour le travail face aux crises et à encourager tous les membres de ce Parlement à porter des réformes qui peuvent améliorer significativement le quotidien des 3,7 millions wallonnes et wallons.