Titres-services : le PS appelle le ministre Jeholet à prendre ses responsabilités si l'accord salarial n'est pas appliqué

Le Parti Socialiste s’est réjoui de l’accord récemment conclu en commission paritaire concernant l’augmentation salariale des aides-ménagères du secteur des titres-services. Cet accord, arraché après des mois de tensions et d’attente, représentait une avancée indispensable pour les 33.000 travailleuses et travailleurs du secteur.
Le 7 juillet dernier, un accord a été conclu entre les syndicats et les fédérations patronales du secteur, en présence des cabinets de la ministre flamande Zuhal Demir et du ministre wallon Pierre-Yves Jeholet. Il prévoit une augmentation salariale de 0,77 € par heure à partir du 1er juillet 2025, ainsi qu’une prime brute rétroactive couvrant la période du 1er mars au 30 juin. Cet accord, salué par le Ministre Jeholet comme une étape majeure pour la reconnaissance du travail des aide-ménagères, devait s’appliquer sans condition.
Mais selon nos informations, les entreprises affiliées à Federgon refuseraient aujourd’hui de mettre en œuvre cette revalorisation. Pire encore, Federgon conditionne l’application de l’accord à la réception des subsides publics régionaux flamands liés à l’augmentation du prix du titre-service — alors même que rien dans l’accord ne lie ces deux éléments. La fédération refuse également de signer la convention collective de travail avant le 17 septembre, retardant ainsi sa formalisation juridique.
Il s’agit pour le PS comme pour les syndicats d’une manipulation inacceptable. En effet, le versement des subsides flamands, comme l’a confirmé la ministre Demir au Parlement, n’est en aucun cas lié à l’entrée en vigueur de la hausse salariale. Quant aux entreprises wallonnes, elles bénéficient déjà depuis plus d’un an d’une augmentation de 1 € par titre-service : rien ne les empêche donc d’appliquer immédiatement l’accord.
Ne pas respecter cet engagement signé en présence des autorités régionales constitue une atteinte grave à la confiance sociale et un mépris flagrant envers les dizaines de milliers d’aide-ménagères, qui accomplissent chaque jour un travail indispensable pour un salaire encore trop modeste.
Dans ce contexte, le PS demande au ministre Jeholet de prendre ses responsabilités pour faire respecter l’accord et continuer à mettre la pression sur les employeurs.
Il s’était engagé clairement, en l’absence d’accord, à déposer des textes au Parlement wallon pour encadrer le secteur — réduction de la subvention régionale, encadrement des frais administratifs, etc. Ces mesures doivent être déposées sans délai si l’accord salarial venait à ne pas être appliqué. La députée Eliane Tillieux interpellera le Ministre à cet égard.
Le PS rappelle qu’il est inacceptable que certaines entreprises de titres-services, largement financées par de l’argent public, continuent à distribuer des dividendes à leurs actionnaires, au lieu d’investir dans l’amélioration des conditions de travail et salariales ou la prise en charge des frais professionnels (déplacements, équipements, télécommunications…).
À l’heure où plus de 560 millions d’euros de subsides régionaux wallons sont injectés chaque année dans le secteur, le PS exige un usage juste, éthique et socialement responsable de ces moyens publics.
Le Parti Socialiste restera aux côtés des travailleuses et des syndicats pour que les promesses se traduisent en actes, et que la justice sociale prime sur les logiques de profit.
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Frédéric Masquelin
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