L’asphyxie budgétaire des communes et des provinces menace l’économie wallonne

1/12/2025 - 15:42

l’économie wallonne

Chiffres à l’appui, le groupe PS au Parlement wallon tire la sonnette d’alarme. En faisant peser 38 % de l’effort budgétaire sur les communes et les provinces, le Gouvernement MR/Les Engagés les met au bord du gouffre. Les pouvoirs locaux n’ont désormais plus que trois options : augmenter les taxes, réduire les services ou supprimer des emplois. Dans tous les cas, ce sont les Wallonnes et les Wallons qui paieront la note. Le PS alerte aussi sur les dommages économiques de ces coupes budgétaires : les carnets de commandes se vident et le secteur de la construction exprime une inquiétude grandissante. Le PS rappelle qu’une autre voie est possible. 

Une stratégie claire : faire payer la facture aux pouvoirs locaux

Alors que le Gouvernement jurait qu’il ne lèverait « aucune nouvelle taxe », il choisit en réalité de refiler l’addition aux communes et aux provinces.
En 2026, sur les 270 millions € d’économies imposées, 90 millions € toucheront les communes et 13 millions € les provinces. En clair, le Gouvernement prétend ne pas augmenter les impôts… mais contraint les communes à le faire à sa place. Et les retours du terrain sont unanimes : toutes les majorités locales, sans exception, sont déjà forcées de revoir leurs taxes à la hausse pour survivre financièrement.

Un choc économique et social majeur

Même en tenant compte de la reprise du financement des zones de secours par les provinces, les communes devront encaisser 384 millions € de pertes d’ici 2029, conséquence directe des décisions régionales.

Avec la réduction des APE publics, ce sont 2.197 emplois menacés : accueillantes extrascolaires, éducateurs, ouvriers d’entretien, agents administratifs, … Autant de métiers essentiels au quotidien de milliers de familles.

À cela s’ajoute un effondrement des investissements communaux, pourtant indispensables à notre économie : ceux-ci, qui représentent 30 % des investissements publics en Wallonie, ont déjà chuté de 37,5 % (source : Embuild). Les conséquences sont immédiates : moins d’activité pour les PME, moins d’emplois dans la construction, un frein supplémentaire au redéploiement économique wallon.

Financement des grandes villes : le PS exige la transparence

Le PS appelle la majorité MR/Les Engagés à cesser de stigmatiser les grandes villes. Pour réussir son redéploiement, la Wallonie a besoin de ces pôles urbains qui irriguent les communes périphériques qu’elles soient périurbaines ou rurales. Or, le Gouvernement fait exactement l’inverse : fusion des fonds budgétaires, disparition de la Politique intégrée des grandes villes, absence de refinancement global.

Avec la nouvelle méthode de financement, certaines villes gagnent et d’autres perdent :

·       Tournai : +1,6 million €

  • Namur : +986.000 €
  • Liège : –440.000 €
  • Mons : –32.000 €
  • Seraing : –87.000 €

La disparité par habitant est tout aussi éloquente :

  • Liège : 27 €/habitant
  • Tournai : 39 €/habitant
  • Namur : 84 €/habitant

Le PS demande au Gouvernement sur quelle base une telle répartition a été décidée. Les Wallons ont droit à la transparence, et leurs élus locaux ont droit à des règles claires. 

« L’austérité imposée par le Gouvernement MR–Les Engagés met nos communes et nos provinces à genoux, et met en péril l’économie wallonne tout entière. Quand on prive les pouvoirs locaux de leurs moyens, ce sont les services publics, les emplois et la vie quotidienne des Wallonnes et des Wallons qui trinquent. Sous couvert de « courage », la majorité refile la facture aux citoyens par la petite porte. Au-delà d’être brutale, cette politique est un non-sens économique. Nous avons besoin de communes fortes, des villes soutenues et qui investissent dans l’économie réelle ! », conclut Christie Morreale, Cheffe de groupe PS au Parlement wallon.

Contact presse : Sascha PALOTAI (0497/02.93.09)