Le rejet de la Convention d'Istanbul par la Turquie

30/03/2021 - 10:24
Groupe Socialiste du Parlement de Wallonie - Le rejet de la Convention d'Istanbul par la Turquie

Hier, en Commission des Affaires générales, Sabine Roberty, Députée wallonne, a interpellé le Ministre-Président sur le rejet de la convention d’Istanbul par la Turquie. Cette convention est destinée à lutter contre la violence à l'égard des femmes.

Pour rappel, par l’adoption d’un décret présidentiel dans la nuit du 19 au 20 mars 2021, le président Recep Tayyip Erdogan a pris la décision de retirer la Turquie de la Convention d’Istanbul. Le pays avait signé cette convention le 11 mai 2011, jour de l’ouverture à la signature, et l’avait ratifiée le 14 mars 2012.

Le souhait des autorités turques de se retirer de la convention n’est pas neuf. En effet, depuis plusieurs mois, les organisations féministes du pays s’inquiétaient de la multiplication des appels à dénoncer le texte. Avec cette décision, il semble que le président turc cède à la pression de groupes conservateurs appelant à quitter le traité qui, selon eux, nuirait aux « valeurs familiales traditionnelles », et serait « utilisé par la communauté LGBT pour être mieux acceptée dans la société ».

Ce retrait ne tient aucunement compte des réels progrès du pays dans la lutte contre les violences faites aux femmes et intervient alors même que la Turquie enregistre une augmentation importante des féminicides depuis une décennie. Depuis le début de cette année, 77 féminicides sont déjà à déplorer en Turquie.

Cette décision a suscité la colère dans le pays et ce sont plusieurs milliers de personnes qui ont manifesté le 20 mars en Turquie pour demander au président Erdogan de revenir sur sa décision.

Sabine Roberty a tenu à exprimer sa profonde préoccupation par rapport à la décision de la Turquie de se retirer de la Convention d’Istanbul et souligne le contexte de montée du conservatisme dans lequel cette décision s’inscrit, alors même que les féminicides sont en hausse dans le pays.

« C’est une situation que nous devons dénoncer. Il est nécessaire que la Wallonie s’associe, dans le respect de ses compétences, aux initiatives fédérales, européennes et internationales visant à rappeler l’importance de la Convention d’Istanbul dans la lutte contre les violences faites aux femmes et demander à la Turquie de faire marche arrière ».

Ci-dessous, la motion adoptée hier à l’unanimité au Parlement de Wallonie.